Au tournant du nouveau millénaire, un consortium de psychanalystes aux affiliations plurielles prit l'initiative de créer une association, engagée dans la défense de la psychanalyse laïque. Cela intervint dans le contexte politique agité de l'Italie, marqué par la loi Ossicini, laquelle remettait profondément en question la légitimité même de la pratique psychanalytique. Cette association, originellement désignée sous le nom d' « Association Européenne de Psychanalyse », eut le privilège de compter parmi ses fondateurs des figures éminentes aux horizons professionnels divers.
Il s'agit notamment de Thomas Szasz, éminent psychiatre américain à l'origine de l'antipsychiatrie, de Lucien Lévy, psychiatre et psychanalyste fondateur de l'Académie Européenne Interdisciplinaire des Sciences, de Loren Mosher, psychiatre notoire qui supervisa le projet réputé SOTERIA, de Giorgio Antonucci, psychiatre qui jeta les bases d'une approche alternative à la psychiatrie traditionnelle pour traiter les souffrances psychiques, de Michel Cazenave, philosophe renommé et traducteur de l'œuvre de Carl Gustav Jung, le célèbre psychanalyste suisse, et enfin, de Jean-Luc Maxence, psychanalyste qui occupa par le passé le poste de responsable au sein du centre DIDRO.
Leur union dans cette entreprise s'érigea en une manifestation exceptionnelle de détermination face aux enjeux cruciaux qui se dessinaient. À travers cette association, ces érudits ont œuvré de concert pour préserver l'intégrité et l'avenir de la psychanalyse. En unissant leurs forces, ils se sont érigés en gardiens de cette discipline éminemment complexe et en protecteurs de ses fondements laïques.
Dans l’optique de promouvoir une perspective laïque et transdisciplinaire de la science de l'inconscient, tout en alertant sur les risques inhérents à sa marginalisation au profit d'approches davantage fonctionnelles au système que centrées sur les besoins individuels en matière de bien-être, une série d'événements culturels d'envergure a été orchestrée. Ces manifestations ont d'abord pris place en Italie avant de s'étendre en France. Parmi elles, figurent en première ligne une quinzaine d’éditions du "Festival Psy," au sein desquelles ont convergé de remarquables personnalités. Il convient de mentionner des figures éminentes telles que l'écopsychologue Mohamed Taleb, les philosophes Jean-Louis Bischoff-Campana, Jean Staune, le sociologue Michel Maffesoli, les psychanalystes Serge Tisseron, Daniel Sibony et Jacques Lesage de la Haye.
Ces rencontres culturelles, empreintes d'une passion ardente pour l'exploration de l'inconscient, ont été le théâtre de discussions profondes et éclairantes, faisant résonner des voix engagées dans la préservation d'une approche plus humaine de la prise en charge psychique. Les réflexions de ces éminentes personnalités ont mis en lumière les enjeux cruciaux liés à l'équilibre entre les exigences systémiques et la considération des subjectivités plurielles, tout en rappelant l'importance de l'inconscient comme domaine essentiel de l'expérience humaine.
En 2017, l'Association Psychanalytique Européenne (APE) entreprit une refonte profonde de son parcours formatif, guidée par l'esprit visionnaire de son regretté membre émérite, feu Pierre Clavilier, qui avait précédemment assumé les fonctions de secrétaire général. À ce tournant décisif de son histoire, l'APE élabora une initiative d'une portée inestimable : le séminaire parisien de l'APE. Ce séminaire se proposait d'inviter un éminent panel d'experts, incluant des analystes, des écrivains, des universitaires, des médecins et même des poètes, afin qu'ils partagent leur profonde compréhension de l'inconscient au sein d'un cadre convivial. Ces rencontres intellectuelles étaient suivies par un somptueux dîner, créant ainsi un espace de discussion enrichissant.
Le regretté Pierre Clavilier, figure emblématique de l'APE, se distingua également par son engagement inébranlable en faveur de l'éducation et de la démocratisation de la psychanalyse. Dans cet esprit, l'APE mit en place une structure tarifaire sociale qui persiste encore de nos jours. Cette initiative novatrice avait pour objectif de rendre la psychanalyse accessible aux plus vulnérables, aux chômeurs, aux étudiants, aux immigrés et aux intermittents du spectacle, apportant ainsi une dimension de justice sociale à l'association.
Toutefois, l'avènement de la pandémie de la COVID-19 imposa à l'APE un impératif d'innovation. En réponse à cette crise sanitaire, l'association embrassa le format de la visioconférence pour son séminaire, un changement radical qui révéla les aspects ludiques et pratiques de cette modalité de communication.
Dans le prolongement de ces mutations, l'APE instaura la "clinique solidaire". Cette noble initiative vise à démocratiser la psychanalyse, en rendant cette discipline accessible aux personnes démunies. Un ingénieux système de troc fut instauré, offrant aux membres la possibilité de suivre une analyse en échange de compétences ou de services, un exemple éloquent de solidarité en action.
Et en 2021, un autre membre de l'APE, Thibault Velez, psychanalyste et ingénieur en pédagogie, eut l'inspiration audacieuse de proposer la création d'un diplôme, un mastère en psychanalyse. Cette proposition marque un tournant dans l'histoire de l'association, renforçant son engagement éducatif et sa volonté de dispenser un enseignement structuré et de qualité en psychanalyse.
Toutes ces initiatives illustrent l'engagement passionné de l'APE envers la promotion de la psychanalyse, l'accessibilité des soins psychanalytiques et l'excellence éducative dans ce domaine, façonnant ainsi un avenir radieux pour cette prestigieuse institution.